Le flageolet anglais aurait été inventé à la fin du XVIIIe siècle, peut-être à la suite de la décadence de la flûte à
bec (English flute ou common flute).
Au début il pouvait avoir 7 trous (6 trous devant et, comme la flûte à bec, un trou de pouce à l'arrière) , mais peu à peu c'est l'instrument à 6 trous
(sans trou de pouce) qui s'est imposé, l'octaviation se faisant au uniquement au souffle.
Comme le flageolet français, il se dote de clés pour faciliter le jeu de certaines notes.
Le flageolet anglais est plutôt considéré comme un instrument pour amateurs. Ses doigtés sont plus faciles que ceux de l'instrument français. L'ouverture
consécutive des trous donne une gamme diatonique. Les deux octaves se jouent de façon identique, ce qui n'est pas le cas du flageolet français. Sur certains instruments
les noms de notes sont gravés à côté des trous correspondants et des pointes décoratives facilitent leur localisation.
L'instrument est généralement accordé en ré.
Le porte-vent est plus court que la pompe du flageolet français. Il porte le nom de sponge chamber, ce qui laisse supposer que l'usage d'une éponge placée à
l'intérieur pour absorber la condensation était assez systématique.
Un flageolet anglais de William Bainbridge (début XIXe siècle), avec un porte-vent assez court,
des guide-doigts en ivoire
et les noms de notes gravés à côté des trous.
Bainbridge et certains de ses confrères ont également construit des flageolets doubles, avec deux flûtes parallèles montées sur un seul porte-vent. Sur l'instrument de Bainbridge ci-dessous
une clé astucieuse permettait de neutraliser la flûte de gauche ou celle de droite pour ne plus en jouer qu'une seule.
Un flageolet double de Bainbridge
Un flageolet anglais non signé sans trou de pouce fabriqué vers 1850, vu de devant et de derrière.